Exclu Public : « C’est terrible… », confinée à la Réunion, Aurélia (L’amour est dans le pré) face au cyclone Belal

Public : On apprend à l’instant que tu es à La Réunion avec tes proches, tout va bien ?

Aurélia : Je suis à la Réunion depuis le 1er janvier. Comme souvent, je viens rejoindre mes parents qui vivent ici l’hiver. Nous avons une maison sur le lagon de la Saline-les-Bains. J’aime venir m’y reposer avec mes enfants et passer du temps en famille. C’est aussi l’occasion pour moi de revoir Raoul, l’éleveur Réunionnais qui a participé à l’Amour est dans le pré avec moi. D’ailleurs, Thomas est là aussi cette année et c’est chouette de se retrouver tous les trois et de partager un bout de nos vies. Six ans après, l’amitié est toujours au rendez-vous ! Toujours est-il qu’un cyclone est venu entacher ces belles retrouvailles. Mais en période cyclonique quoi de plus normal en même temps… ? Nous sommes entrés en vigilance orange samedi à 19h et en vigilance rouge dimanche à 20h ce qui implique un confinement total. Depuis ce matin, le préfet a décidé d’établir la vigilance violette, ce qui veut dire que même les secours ne peuvent plus se déplacer…

Public : Tu avais prévu ce séjour depuis longtemps ?

Aurélia : Nous avons pris nos billets cet été car je savais qu’après cette année compliquée j’aurai besoin de repos et de prendre du temps avec ceux que j’aime. D’ailleurs, je n’arrive à décompresser que quand je suis très loin… !

Public : Quelle est ta plus grande crainte là tout de suite ?

Aurélia : Mes plus grandes craintes sont liées à cette vigilance violette. En cas de souci de santé nous n’avons personne sur qui compter mis à part nous-même. Je reste confiante car notre maison est récente et solide, mais j’ai très peur pour tous les Réunionnais qui ont des cases vieillissantes ou qui se trouvent proches des ravines. Beaucoup n’ont plus d’électricité ni de téléphone et se trouvent coupés du monde. Nous avons appris la mort d’un SDF dans le village d’à côté… C’est terrible ce qui se passe ici…

Public : Quelles sont les consignes données sur place ?

Aurélia : Le préfet demande un confinement strict pour une période encore indéterminée. Nous avons eu avec l’alerte orange, les consignes de s’approvisionner en eau, vivres non périssables, bougies, piles pour la radio car elle reste le seul point d’information en cas de coupure d’électricité et de téléphone… Les supérettes ont été prises d’assaut, car on sentait l’inquiétude de ce cyclone hors norme qui nous menaçait… C’est assez inquiétant quand on ne sait pas à quoi s’attendre, et même Raoul, qui est coutumier de ce genre de phénomène, n’était pas tranquille.

Public : Quand as-tu prévu de rentrer en Métropole ?

Aurélia : Notre retour est prévu mercredi soir, mais l’aéroport a fermé pour une période indéterminée… Nous sommes donc dans l’attente de voir les dégâts occasionnés… et nous verrons bien comment la vie normale va pouvoir reprendre. On parle déjà de toits arrachés, de ravines débordant sur les routes, d’arbres arrachés bloquant les accès. À l’heure qu’il est, je me soucie plus des êtres vivants, hommes et animaux, que de savoir si mon avion sera à l’heure…

Public : Y a-t-il un moment particulier qui te restera à jamais gravé en tête ?

Aurélia : Pour l’instant je n’ai pas d’inquiétude pour ma famille et moi-même, nous sommes à l’abri. Mais quand on est allé faire un dernier tour sur la plage avant l’alerte rouge, nous avons vu un homme vivant sous des toiles de fortunes, j’ai eu très peur pour cette personne… Jamais il ne survivra au cyclone me suis-je dit… et quelques minutes plus tard quand je suis repassée j’ai vu qu’une personne était venue le prendre en charge et qu’il se préparait à l’emmener vers un centre d’hébergement. S’il ne l’avait pas fait, je pense que c’est moi qui l’aurais fait. Je ne supporte pas la détresse humaine ou animale.

La rédaction

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