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Mort de Jonathan Destin : le jour où l’adolescent harcelé s’était immolé, « j’ai tout de suite regretté »

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À 27 ans, Jonathan Destin est décédé, après un long combat pour se remettre de ses blessures. Victime de harcèlement et de racket, il s’était immolé par le feu à 16 ans. Le jeune homme était revenu sur son geste fou dans les médias, afin d’expliquer son vécu et de sensibiliser l’opinion sur le problème des enfants harcelés.

Jonathan Destin, décédé ce 20 août 2022 à 27 ans, avait multiplié les interventions pour briser le calvaire des enfants harcelés qui n’osent pas parler. Ainsi, il s’était rendu sur le plateau de la chaîne de télé locale des Hauts-de-France Wéo en 2018 pour revenir sur son parcours. « Ça a commencé en CM2 à l’âge de 10 ans, par des petites brimades, des petites insultes. En 6e, c’est allé de plus en plus fort. Des coups de compas dans le dos, une claque dans la tête dès que j’allais chez le coiffeur (…) des bagarres en récréation. Ils étaient tous contre moi. Ça a été de plus en fort et c’est allé jusqu’au racket. » Malgré le fait d’avoir changé d’école, le harcèlement se poursuit. « J’ai été dans le privé en pensant que ça serait mieux que le public, mais en fait non. Pas du tout, car c’est là que le racket a commencé. »

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S’enfermant dans son silence, n’obtenant pas l’aide qu’il aurait pu attendre de la part de l’encadrement scolaire, Jonathan Destin s’enfonce et va accomplir ce geste fou : « Le jour où je me suis immolé par le feu, j’ai tout de suite regretté mon geste, quand j’ai senti la douleur et quand j’ai senti que je pouvais mourir. J’ai pensé à ma famille. » Il se souvient de la souffrance qu’il s’est infligée : « Ça a fait très mal, la douleur était de plus en plus forte. » C’est alors qu’il songe à vivre, survivre.

Après ce drame auquel il a survécu après trois mois de coma artificiel et une vingtaine d’interventions, Jonathan Destin s’est mobilisé pour sensibiliser l’opinion sur le harcèlement scolaire. Il a écrit un livre, Condamné à me tuer (éditions XO), qui a été adapté en fiction pour TF1, Le jour où j’ai brûlé mon coeur. Son objectif : parler, rien que parler. Car c’est ce qu’il n’a pas pu faire et qui aurait pu le sauver. Le harcèlement est puni par la loi, les personnels scolaires sont mieux formés, le sujet est régulièrement abordé et des plate-formes d’écoute sont désormais mises en place.

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En 2018, à l’heure de la diffusion du téléfilm de TF1 inspiré de son vécu, il avait fait part de ses rêves au Parisien : « Je rêve de travailler, de passer mon permis de conduire, d’avoir mon indépendance. J’étais très attiré par la cuisine et la pâtisserie. Avec mes problèmes de santé, c’est compliqué. Cela reste un passe-temps. J’aimerais devenir informaticien ! Je vais bientôt commencer une remise à niveau car j’ai arrêté l’école en milieu de la 3e professionnelle sans avoir le brevet. (…) J’ai la volonté. Je vais de mieux en mieux. » Le jeune homme a vécu dix années à se reconstruire après le pire, et laisse comme empreinte l’envie de se dépasser et d’aider les autres.

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