Les impubliables : le camp des cancans

“Oh non ! Encore lui ! Mais il n’a pas autre chose à faire ?” Dans certaines rédactions de magazines people, voilà ce que l’on se dit quand on voit apparaître son nom sur un écran de téléphone. On se demande en effet pourquoi il nous contacte, encore… On tarde même à répondre, en appréhendant déjà la loooooongue conversation dans laquelle il ne manque jamais de nous embarquer, le plus souvent contre notre gré.

Oui, ce responsable politique a les numéros de plusieurs journalistes de Public, et sans doute ceux de nos confrères, et il n’hésite pas à en user… Voire en abuser, lui qui aime nous tenir au courant de son actualité, nous implorant sans cesse de parler de ses accomplissements professionnels, mais aussi de sa vie personnelle ! Une nouvelle étape franchie avec sa compagne ? Hop, un petit coup de fil pour nous en faire part ! Un projet de reconversion ? Nous voilà informés dans la seconde ! Et ainsi de suite…

Des liens surprenants, que ses électeurs ne soupçonneraient sans doute nullement. Car à le voir comme ça, cet homme de gauche, qui a exercé d’importantes responsabilités au sein du parti socialiste, ne semble pas accro aux potins. On le penserait même plus absorbé par les Mémoires de François Mitterrand que par nos articles sur Kim Kardashian… Mais les apparences sont parfois trompeuses.

Et derrière les généreux idéaux, derrière les discours de solidarité, notre politique est mu par une idée plus basique : faire parler de lui, à tout prix… Et dézinguer ses collègues/adversaires par la même occasion ! Lors de ses fréquents appels, il lui arrive ainsi de balancer une vacherie sur un rival, parfois socialiste également. Si un confrère trompe sa moitié, si un autre divorce ou contourne la loi, l’anecdote nous parviendra par notre source si féconde. Et tant pis pour la loyauté que l’on est censé se devoir entre compagnons de parti !

Dans la maison fondée par Jean Jaurès, tout n’est donc pas rose. Surtout lorsqu’un éléphant trompe énormément…

Maëlle Brun