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Les larmes d’une élue indignée par sa collègue : « Vos propos m’ont extrêmement choquée »

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La mairie de Lyon se souviendra du discours d’Audrey Hénocque, première adjointe au maire de Lyon, en réponse à ceux de Françoise Blanc, nouvelle leader par intérim de la droite dans la ville. Extrêmement indignée et choquée par les propos de cette dernière, elle a réagi par un discours vibrant sur l’oppression envers les personnes handicapées, le validisme.

C’est un conseil municipal comme un autre qui devait se tenir ce 18 novembre 2021 dans la Ville de Lyon. Ils peuvent être parfois animés, à Paris par exemple avec les échanges sans filtre de Rachida Dati avec Anne Hidalgo, mais cette fois, dans la cité lyonnaise, c’est un discours sur le handicap particulièrement fort qui a suscité l’attention. Emouvante mais sans pathos, la prise de parole de la première adjointe de Grégory Doucet (Europe Ecologie les Verts), Audrey Hénocque, n’a laissé personne indifférent. La femme politique, tétraplégique depuis un accident survenu à l’adolescence, réagissait aux propos choquants de la présidente par intérim du groupe de droite au conseil municipal, Françoise Blanc.

Sa voix a laissé deviner des larmes, mais cela n’a pas empêché ses paroles d’être percutantes. Audrey Hénocque a réagi à un discours de Françoise Blanc, élue LR du 6e arrondissement, présidente du groupe Droite, centre et indépendants par intérim après la mise en retrait d’Étienne Blanc. Le contexte était la délibération examinant le rapport de la Commission communale pour l’accessibilité, un sujet sur lequel chaque parti semblait plutôt d’accord. C’est la forme du propos qui a heurté Audrey Hénocque. « La participation de deux associations, la Ville à Vélo et la Maison du Vélo m’a fait sourire (…) je n’avais pas saisi que l’on allait pouvoir faire pédaler un pied-bot ou un cul-de-jatte, trêve de plaisanterie…« , a ainsi déclaré Françoise Blanc.

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« Vos propos m’ont extrêmement choquée. Tout ce que vous avez dit relève de l’oppression des handicapés par les personnes valides, ça s’appelle le validisme. Les propos que vous avez utilisés sont inadmissibles. ‘Cul-de-jatte’ pour une personne amputée en haut des cuises, c’est aussi grave que d’utiliser le terme de ‘nègre’ pour parler des personnes de couleur. Or vous n’oseriez pas, dans cette instance, tenir des propos aussi racistes que cela. À la fin de votre propos vous parlez de ces ‘êtres’, comme s’il y avait une différence de culture entre ces personnes handicapées et les autres. Il n’y a pas de personnes handicapées ou de personnes valides. La société est composée d’hommes et de femmes avec leurs atouts, leurs différences, leurs difficultés, évolutives dans le temps. (…) Je trouve ça très choquant, vous sentez que je suis particulièrement émue« , a déclaré Audrey Hénocque en réaction aux paroles de Françoise Blanc.

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Un sujet qu’Audrey Hénocque a développé sur son compte Twitter : « J’ai été émue de prendre spontanément la parole en conseil municipal car comment parler au nom de millions de personnes discriminées en quelques mots pour expliquer qu’au-delà des propos inacceptables de Mme Françoise Blanc à l’encontre des personnes handicapées, c’est tout un système de domination habillé d’intentions charitables (donc difficilement critiquables) qu’il fallait dénoncé.« 

En attendant de pouvoir débattre de nouveau sur le sujet avec sa collègue comme elle l’a proposé, Françoise Blanc pourra toujours continuer de s’informer et réfléchir sur la situation des personnes handicapées dans la société, dont la représentation doit évoluer dans les yeux de toutes et tous, quelques soient les bonnes intentions qui sont derrière. Il n’y a qu’à voir que la ministre israélienne Karine Elharrar n’a pu accéder à la COP26 faute d’installation appropriée pour circuler en fauteuil roulant, un scandale pour un événement de cette envergure ! Il reste beaucoup à faire pour faire évoluer les mentalités et comprendre, un tant soit peu, les difficultés auxquelles les personnes en situation de handicap font face quotidiennement.

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