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« Je me rends bien compte que j’ai été utilisé » : Benoît Magimel préféré à un autre acteur au sombre destin…

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En 1987, le public découvre Benoît Magimel, ado effronté de « La vie est un long fleuve tranquille ». Plongeant jeune dans le milieu du cinéma, il a vu aussi sa face moins reluisante et ses difficultés, qu’il confie dans « Libération ». Il avait ainsi croisé le chemin d’un autre jeune comédien au parcours chaotique avant de virer au drame.

Le visage de Benoît Magimel, mais surtout son talent, ont inondé les salles obscures en cette année 2022. Face à Virginie Efira dans Revoir Paris, plongé dans l’univers déjanté de Quentin Dupieux dans Incroyable mais vrai et aventurier dans Jack Mimoun, le voici à l’autre bout du monde dans Pacifiction – Tourments sur les îles d’Albert Serra. Dans ce long-métrage, il incarne un haut-fonctionnaire en Polynésie française, représentant de l’État Français et homme de calcul aux manières parfaites. Fascinant et puissant, il l’est aussi dans son interview pour Libération. Il revient sans fard sur son parcours, durant lequel il a tant appris, notamment à durer dans le milieu, mais aussi sur ses débuts. Le mari de Margot Pelletier, père de deux enfants, évoque ainsi un rôle particulier qu’il n’a pas obtenu, mais qui a laissé des traces…

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Explosant au cinéma dans La vie est un long fleuve tranquille alors qu’il n’a que 13 ans, Benoît Magimel s’est rapidement décidé à se consacrer entièrement au métier d’acteur, malgré son jeune âge qui aurait pu lui jouer des tours. Il tente alors différents castings et est approché pour un film du cinéaste Jacques Doillon : « Quand il préparait Le Petit Criminel, Jacques Doillon m’a invité au restaurant à plusieurs reprises. Il m’a fait parler, parler. Au final, il a pris quelqu’un d’autre pour son film, mais il s’est nourri de ce que je lui ai dit. Je ne l’ai pas réalisé sur le coup mais aujourd’hui je me rends bien compte que j’ai été utilisé. On a une énorme responsabilité quand on embarque des enfants dans un film. »

Le rôle est revenu à un autre, Gérald Thomassin : « Le garçon que Doillon a choisi venait d’une cité, il a été inculpé pour meurtre, a eu un César… Vous imaginez la violence de l’enchaînement, le choc que ça a dû représenter pour lui ? C’est Gérard Depardieu qui m’a dit qu’il y avait toujours une forme d’abus dans le fait de faire travailler des enfants au cinéma. De ce point de vue là, j’ai eu de la chance. » S’il s’est senti utilisé par le réalisateur et s’il n’a pas obtenu ce premier rôle, Benoît Magimel a réussi à se faire une place, décrochant de nombreux prix : pour La Pianiste de Michael Haneke à Cannes, et deux César, d’abord pour son second rôle dans La Tête haute en 2016 puis en tant que meilleur acteur dans De son vivant.

L’affaire Gérald Thomassin

Le destin de Gérald Thomassin est, quant à lui, aussi mystérieux que tragique. Issu des foyers de la DDASS, il a décroché le César du meilleur espoir masculin pour ce fameux rôle dans Le Petit Criminel. Mais la suite de son existence s’est compliquée, gangrénée par ses addictions à l’alcool et à la drogue. Il continue de tourner pour le cinéma mais son attitude est problématique.

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Instable, devenu toxicomane et SDF, Gérald Thomassin est interpellé en juin 2013 et mis en examen pour « vol avec arme et meurtre sur personne chargée d’une mission de service public« . Il est accusé du meurtre, commis cinq ans plus tôt, d’une employée communale de Montréal-la-Cluse, Catherine Burgod, enceinte de cinq mois. Il a toujours nié son implication et l’ADN d’un autre a été retrouvé. Mais alors que l’ex-comédien s’apprêtait à recevoir un non-lieu en 2019, il a disparu mystérieusement et reste introuvable aujourd’hui. Pour son frère, il est certainement mort.

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