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Emile Louis, le boucher de l’Yonne : interview déconcertante de sa fille, « ça pèse très lourd »

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Dans un livre sobrement intitulé « Etre la fille d’Emile Louis », Maryline Vinet a raconté l’impensable : être l’enfant d’un monstre. Sans se ménager et avec une dignité déconcertante, elle est revenue sur cette famille qu’elle n’a pas choisie au micro de Christophe Hondelatte sur Europe 1.

En 2000, Émile Louis a avoué l’assassinat de sept jeunes filles handicapées disparues dans les années 1970 dans l’Yonne, mais s’est rétracté un mois plus tard. Quatre ans plus tard, il est condamné par la Cour d’assises de l’Yonne à la réclusion criminelle à perpétuité pour « l’affaire des disparues de l’Yonne ». Un terrible tueur en série qui a fondé, parallèlement à ses atrocités, une famille. Maryline Vinet en fait partie, c’est sa fille aînée, née de son mariage avec Chantal Delagneau. Quinze ans après la sortie de son livre Être la fille d’Emile Louis, elle s’était confiée au micro de Christophe Hondelatte en 2021, sur Europe 1. Retour sur son interview à coeur ouvert, sans tabou.

Le journaliste spécialisée dans les affaires criminelles Christophe Hondelatte demande à son invitée s’il est possible de tourner la page quand on est la fille d’Emile Louis, mort en 2013. Sans détour, elle répond : « Je ne pense pas que je pourrais la tourner un jour. Bien sûr il y a des moments où je n’y pense pas. (…) Mais ça sera toujours présent. Je ne pense pas forcément à Emile mais à toutes les atrocités qu’il a pu commettre. Il n’y a pas une journée sans que je sois ramenée, d’une façon ou d’une autre, dans cette atmosphère, dans cette famille. Ça pèse très lourd. Bien sûr, maintenant, j’ai une autre vie, j’ai des enfants, des petits-enfants, et je suis très bien comme ça. Mais quand même, il y a toujours quelque chose. »

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Face à l’horreur, Maryline Vinet aurait pu être tentée d’être dans le déni ou de lui trouver des excuses. Mais non, ce qu’elle veut, c’est essayer de comprendre comment un être humain peut en arriver là. A devenir ce « salopard ». Son objectif en tant que femme, mère et grand-mère : sortir de la spirale infernale qui a marqué sa famille. Elle estime avoir réussi : « Mes enfants n’ont absolument pas de contact avec la famille. Mon mari et moi mettons un point d’honneur à ce que nos enfants aient une vie saine, loin de tout ce tumulte.« 

Comme tout parent, elle s’est posée des questions lorsqu’elle est devenue maman, mais ses références étaient compliquées. Elle fait toutefois un portrait nuancée de sa mère : « Maman était très différente de ce qu’elle a été par la suite. Nous partagions de très bons moments. J’étais l’ainée. » Impliquée pour garder ses frères et soeurs, se sentant investie d’une mission, elle garde certains bons souvenirs. Et puis il y a les blessures qui ne s’effacent pas, comme le viol qu’elle a subi à l’âge de 5 ans par son père et dont sa mère aurait eu connaissance : « Je pense qu’elle avait un doute parce qu’on avait une vieille voisine qui s’était prise d’amitié pour ma mère. Le dernier soir après être rentrée de la clinique après ce qu’il m’avait fait, elle ne m’a plus jamais laissée seule avec lui avant que maman rentre. »

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Une mère qui a tout fait pour préserver l’intégrité familiale, passant sous le silence les agissements de son mari pour éviter le « qu’en dira-t-on » : « Elle voulait préserver ses fils, plus que ses filles. Elle savait de quoi il était capable. Elle ne voulait pas que ses fils reproduisent le schéma paternel. » Un silence qui a pris fin quand Maryline Vinet a pris la plume pour raconter son vécu.

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