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Meurtre de Caroline Pirson, sourde-muette : une terrible erreur judiciaire ?

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L’affaire Caroline Pirson, au-delà du drame, a mis en lumière les difficultés de la justice à faire face à un procès où la plupart des protagonistes sont malentendants. Jugé en appel, le condamné Gérald Descamps continue de clamer son innocence par la voie de son avocate Caroline Jean.

Le 2 mai 2022, la justice a rendu sa décision. Gérald Descamps a été condamné en appel à 18 ans de prison pour le meurtre de Caroline Pirson, sourde et muette. Une véritable défaite pour la défense et son avocate maître Caroline Jean, qui n’a cessé de dresser le portrait d’un homme innocent et de clamer le manque de preuves. Une affaire délicate par le fait que le monde judiciaire a été mis en difficulté face à des justiciables sourds et malentendants. En France, il y a 5 millions de personnes atteintes de surdité. L’émission Enquête criminelle sur W9 présentée par Nathalie Renoux s’est intéressée à l’affaire dans son édition du 12 juillet 2022.

Le drame s’est produit le 31 décembre 2016. Ce jour-là, dans l’Aisne, le corps de Caroline Pirson, 47 ans, a été découvert dans son appartement par son père, inquiet de ne pas avoir de ses nouvelles. Jacques Pirson a vu le corps de son enfant inerte, défigurée par de nombreux coups de couteau à la tête qui est recouverte d’un sac plastique. Le média Marianne s’était penché sur ce procès particulier.

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Gérald Descamps, l’une de ses fréquentations au moment des faits, a été arrêté après la découverte de traces d’ADN sur la carte bleue volée de la victime. Son profil interpelle : une réputation de coureur de jupons, deux condamnations pour violences conjugales, une tendance aux jeux d’argent. Il est condamné le 18 novembre 2020 pour meurtre et escroquerie. Pendant le procès en appel, l’avocate Caroline Jean qui défend Gérald Descamps décrit un « père aimant essayant de s’intégrer dans la société malgré son handicap« . Elle a notamment souligné que l’accusé était connecté sur son compte Facebook à l’heure où la police l’accuse d’avoir retiré de l’argent avec la carte de la défunte.

D’autres suspects avaient été identifiés par les policiers, comme un amant de la victime, qui a eu des relations sexuelles avec elle le jour même du meurtre. Il avait arrêté brutalement de la contacter le jour de sa mort, alors qu’il l’abreuvait de messages auparavant. Mis en examen, placé dix-huit mois en détention provisoire, il a bénéficié finalement d’un non-lieu. Un autre témoin-clé, ex-compagnon de la victime qui venait de rompre avec lui, n’a pas pu être correctement entendu par la justice.

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« Nous avons été confrontés à ça pendant toute l’instruction, et ensuite dans le système carcéral, estime maître Caroline Jean dans les pages de Marianne. Absolument rien n’est prévu et mon client évolue depuis cinq ans dans un environnement où personne ne parle sa langue, où le seul appui psychologique auquel prétendre est une infirmière non qualifiée avec qui il dialogue sur des petits bouts de papier. Il est complètement isolé. On peut parler de maltraitance institutionnelle.« 

Les avocats de Gérald Descamp ont annoncé un pourvoi en cassation.

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